Petit texte de présentation
''Les Humanités au cœur de l'excellence scolaire et professionnelle'', par Jean-François Pradeau,
à consulter en ligne.Le Conseil des ministres a examiné le mercredi 20 mars un projet de loi
relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche qui contient une disposition propre à
dégrader la situation de la langue française dans l’enseignement supérieur. L’actuel article
L121-3II du Code de l’Éducation dispose que la langue de l’enseignement supérieur est le
français, sauf deux exceptions justifiées par les nécessités pour l’enseignement des langues
étrangères ou pour les enseignements des professeurs étrangers invités. Le projet de loi ajoute
à cet article deux exceptions supplémentaires :- lorsque les enseignements sont dispensés dans le
cadre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale ;- ou dans le cadre de
programmes européens.La première exception est beaucoup trop large. Dans sa rédaction actuelle,
elle favoriserait le jumelage entre universités françaises et étrangères et le mécénat
international de chambres de commerce ou d’institutions professionnelles en faveur
d’universités françaises. Qui peut contester le bien-fondé d’une telle intention ? Mais
avons-nous bien mesuré la contrepartie exigée : l’enseignement obligatoire en langue étrangère
? Ce ne serait plus une exception, mais une suspension du principe général. Il ne paraît donc ni
opportun, ni même possible d’adopter pareille disposition de loi dont la valeur symbolique serait
d’autant plus grande qu’elle serait plus vague, et qui inaugurerait de véritables franchises
linguistiques dans les universités françaises. La deuxième exception constitue une menace tout
aussi importante pour la situation de la langue française dans l’enseignement supérieur. Sans
nullement méconnaître les nécessités des adaptations et de l’ouverture aux langues
étrangères, le principe constitutionnel selon lequel la langue de la République est le français
ne doit souffrir, dans le domaine de l’enseignement supérieur, que des exceptions rigoureusement
justifiées et précisées, donc limitées. Tel n’est pas le cas de l’exception mentionnée plus
haut. Lier une exception en faveur des langues étrangères à un programme européen est un
contresens et ouvre la porte à des interprétations dangereuses, et pas seulement dans le domaine
de l’enseignement. Contrairement au terme « accord », précédemment utilisé, le terme «
programme » est tellement général qu’il ne peut fonder à lui seul des dérogations en matière
de langue. Les considérations qui précèdent relèvent d’une application pratique et de bon sens
d’un principe fondamental auquel il ne doit être touché qu’avec une grande prudence. La
disposition législative envisagée, de caractère général, présente le risque d’être
utilisée trop largement et, en dernier ressort, de porter atteinte au principe lui-même.
L’Académie française, fidèle à sa vocation de gardienne de la langue et de son évolution,
souhaite attirer l’attention sur les dangers d’une mesure qui se présente comme d’application
technique, alors qu’en réalité elle favorise une marginalisation de notre langue. En
conséquence, l’Académie française demande instamment au législateur de renoncer à introduire
dans la loi une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans l’Université.
Par :
Chers amis,Vous l’aurez deviné : nul plus que moi ne regrette – tout en le comprenant - le
souhait de Paul Demont d’être déchargé des fonctions de Président de SEL qu’il assume depuis
treize ans avec les talents et le dévouement que nous lui connaissons tous. Notre reconnaissance
lui est acquise et son successeur ne manquera pas de s’appuyer sur son expérience et son
amitié.La respectueuse affection qui nous liait à Jacqueline de Romilly aussi bien que l’analyse
de la situation à laquelle nous sommes confrontés vingt ans après la fondation de SEL nous ont
convaincus que c’était un devoir de poursuivre ses efforts et son action ; et les amicales
pressions de plusieurs membres du bureau, m’ont persuadée d’accepter cette responsabilité pour
une brève période de transition qui devrait nous permettre de passer le flambeau à la
génération qui nous suit .Notre but, avec votre soutien, plus que jamais indispensable, reste le
même : soutenir, avec les Associations partenaires (CNARELA, Sauver les Lettres, APL, APLAES, LLE,
APFLACPL, Reconstruire l'Ecole) l’ensemble des enseignements littéraires dans l’éducation des
jeunes français, non par corporatisme mais parce que nous pensons que la liberté intellectuelle et
la créativité des « Modernes » passent par la confrontation avec les grands textes classiques.
Ce qui implique un enseignement de la langue française , du vocabulaire et de la grammaire, dans le
cycle élémentaire - et nous saluons la décision du Ministre de commencer la « refondation » de
notre système d’enseignement par ce premier cycle – suivi au cours des années de collège et
de lycée d’une étude des textes littéraires classiques centrée sur la découverte du sens et
de la beauté. Nous sommes encouragés dans cet effort par l’action des jeunes normaliens qui
année après année font découvrir à des classes entières de collégiens la civilisation
gréco-romaine et ses productions artistiques avec un plein succès. Deux d’entre eux seront
proposés comme nouveaux membres du CA lors de notre prochaine Assemblée générale. Avec leur
enthousiasme comme élixir nous vous disons cette fois encore :Haut les cœurs et très bon courage
!
Par : 2014/11/22
À propos du « dossier » consacré à la filière Lettres classiques de l'université de Rennes le
jeudi 18 octobre 2012 dans le Journal télévisé de 20 heures...
Par :
Un rapport de l'Inspection générale sur 'l'enseignement des langues et cultures de l'antiquité
dans le second degré' est publié sur le site du Ministère de l’Éducation nationale (Rapport
n° 2011-098).
Par :
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